WoWo de la semaine : Caroline Eloy – le bonheur au travail

Notre WoWo de la semaine est Caroline Eloy ! elle nous parle du tabou sur le fait de consulter un psychologue en Belgique et de sa plateforme MyPsy.

Pensez-vous qu’être alitée à partir de votre quatrième mois de grossesse, prendre 30 kg et une mononucléose dans les dents sont de merveilleuses excuses pour retarder le lancement de vos projets ? Pour notre WonderFul psychologue, Caroline Eloy, c’était surtout le moment d’innover ! Sans se déplacer de son canapé, elle a créé Mypsy.be, la première plateforme de consultations psychologiques par vidéo-conférence qui respecte la règlementation belge qui régit l’exercice de la psychologie.

La nuit porte conseil !

En 2014, Arte diffusait un reportage de Martin Meissonnier intitulé « le bonheur au travail ». Celui-ci a établi un constat peu glorieux de la situation en entreprise. Si 11 % des salariés peuvent se glorifier d’avoir trouvé un travail qui fait sens et qui les épanouisse, il n’en est pas de même pour le restant de leurs compatriotes qui présentent des signes de désengagements pouvant varier de « banal » à « alarmant ». Or, chaque année, seuls 4,2 % de Belges consultent sur les 42 % qui manifestent un besoin d’aide psychologique. Grâce à sa plateforme, notre WoWo a développé une solution sur mesure pour aider les travailleurs et les entreprises à prendre les devants avant qu’il ne soit trop tard. Elle témoigne: 

« J’ai commencé ma carrière en tant qu’intérimaire au département des ressources humaines chez General Electric. Leur culture d’entreprise était assez phénoménale. Il y avait une réelle cohésion entre les gens. Nous dormions et mangions “General Electric”. Nous ne comptions pas nos heures, nous reprenions nos ordinateurs et ouvrions nos mails le weekend avec plaisir. Ensuite, j’ai été engagée dans une autre société dont je tairai le nom, un mastodonte. Ce fut un choc parce que m’attendais à revivre le “bonheur au travail”. Mais là-bas, c’était plutôt le “mal-être” au travail.

Je me suis vite rendu compte que ce sentiment était le quotidien d’une grande majorité d’employés. En guise de résultat à cette mauvaise culture d’entreprise, la file devant la pointeuse commençait 5 minutes avant que ce ne soit l’heure de partir. Les employés ne parlaient pas aux ouvriers et les cadres ne parlaient pas aux employés. Il n’y avait aucune cohésion de groupe et cela se ressentait extrêmement fort. Cette expérience m’a donné envie de me pencher sur l’amélioration du “bien-être au travail”. 

La naissance de MyPsy

L’idée de la plateforme MyPsy.be m’est venue durant la nuit. Je me suis dit que si je pouvais créer une plateforme de vidéo-conférence ultra sécurisée pour mon activité de psychologue, je pourrais aussi proposer à d’autres confrères de s’y inscrire. Le lendemain, je me lançais. Cette plateforme a été créée pour ceux qui considèrent le sujet du “psychologue” comme tabou et qui ne veulent donc pas “passer le pas de la porte”. Voir le psychologue, lire sa fiche descriptive, connaître ses qualités, ses points forts et le choisir parmi d’autres dédramatise et facilite l’accès à la consultation psychologique. De plus, le patient a la possibilité de consulter à l’endroit qu’il désire. Ce qui est un gain de temps précieux. 

En Belgique, consulter un psychologue est tabou.

Beaucoup de gens ont besoin d’aide, mais, en Belgique, consulter un psychologue, c’est tabou alors qu’aux États-Unis, par exemple, si vous ne consultez pas, cela signifie que vous avez un blocage. Si vous avez mal aux dents, vous allez chez votre dentiste. Si vous êtes malade, vous allez chez votre médecin. Lorsque vous sentez un mal-être, il est normal, à mes yeux, d’aller consulter une personne formée pour vous aider à vous sentir mieux. Il n’y a pas honte à avoir. Le but est donc de permettre à ces personnes qui tournent en rond face à leurs problèmes de sortir d’une spirale négative grâce à l’accompagnement d’un spécialiste ». 

80.000 personnes sont en burn-out chaque année en Belgique. Il est grand temps que les mentalités évoluent quant au fait d’aller consulter.

Vous avez besoin d’argent : demandez ! 

Selon une étude menée par la plateforme Women in Business, les femmes recourent moins aux financements extérieurs et ont moins de demandes de crédit à leur actif que les hommes, car la prise de risque leur semble trop importante. D’après les chiffres, seulement 3 % des femmes entrepreneures font appel au crowndfunding ou aux business angels. Or, pour défendre votre projet, il est parfois nécessaire de mettre les bouchées doubles. De plus, le risque ne provient pas toujours de là où nous nous l’imaginons. Notre WoWo en a fait les frais. 

« Pour la création de ma plateforme, j’ai contacté des concepteurs de logiciel dans le monde entier. Les prix variaient de 3000 € à 150 000 €. J’ai finalement opté pour une entreprise anglaise qui rentrait dans mes moyens. Malgré un accord de confidentialité, ils m’ont complètement flouée. Le lendemain de notre rendez-vous, leur numéro n’était plus attribué. Quelques mois plus tard, je me suis rendu compte que de pâles copies de mon idée circulaient sur Internet. Les numéros de téléphone étaient surtaxés, le payement devait se faire avant même de connaître la date et l’heure du rendez-vous et il n’existait aucun lien vers la Commission des psychologues. Heureusement, ils n’avaient pas compris mon projet, mais ils avaient tout de même essayé !

J’ai décidé de ne plus prendre de risques. Je me suis dirigée vers la société la plus réputée de Belgique. J’ai payé 50 000 € grâce à des subsides et à un apport personnel. Maintenant, je dois réaliser une deuxième levée de fonds pour récolter 140 000 €. J’ai déjà emprunté 70 000 € à la banque. Avec de la détermination et un bon accompagnement, je sais que le tout peut être vite remboursé. Le fait de savoir que mon projet a failli tomber entre d’autres mains m’a fait prendre conscience que lorsque nous tenons une idée en or, nous devons mettre les moyens nécessaires pour la garder. Car si nous ne le faisons pas, d’autres, plus audacieux, s’en chargeront à notre place ! »

Faire un plan financier, ce n’est pas mon truc ! 

Le manque d’informations générales relatives aux démarches administratives et stratégiques décourage encore un grand nombre de femmes de se lancer. Ce frein qui semble insurmontable ne l’est pourtant pas tant que cela, car des entreprises et coopératives spécialisées dans l’aide aux starters et entrepreneur(e)s existent partout en Belgique. Ces entreprises conseillent, tout au long de leur parcours, les indépendants et les personnes désireuses de se lancer grâce à des coachings, des conseils en communication et en vente ou encore des recommandations pour élaborer un plan financier.

Ses super-pouvoirs 

1 —la persévérance. Ce n’est jamais facile de se lancer ! Vous prenez des claques et des portes se ferment inévitablement tout au long de votre parcours. La persévérance est ce « petit » supplément d’âme qui fera de vous une entrepreneure à succès, car elle vous pousse dans vos retranchements.

2— La détermination. Changer ses habitudes pour sortir de sa zone de confort demande énormément de détermination, car les remises en question sont fréquentes. Certaines personnes vous déstabiliseront.

3— La positivité. Décider de voir un verre à moitié vide, à moitié plein ou entièrement plein est un choix qui dessinera votre destinée !

Sa maxime : « Attendre le bon moment est le meilleur moyen d’échouer » de Napoleon Hill. N’oubliez jamais que l’inspiration est une denrée très précieuse. Ne pas l’utiliser immédiatement, c’est prendre le risque de la perdre définitivement ! Créez et saisissez votre momentum !

https://mypsy.be/

Retrouvez Caroline Eloy et d’autres femmes inspirantes, des conseils et du coaching dans le livre WonderFul Women.

Découvre nos autres WoWo de la semaine !