WoWo de la semaine : Beverly Jo Scott, le passé forge l’avenir

Notre WoWo de la semaine est Beverly Jo Scoot. Connue pour rôle de coach dans l'émission The Voice Belgique, elle nous raconte son parcours.

Aujourd’hui, le nom de Beverly Jo Scott est connu mondialement grâce à sa présence dans le jury de « The Voice Belgique ». Si son franc-parler et son « American accent » attirent immanquablement la sympathie, cela n’a pas toujours suffi.

La vie de notre WonderFul artiste est à l’image des titres de ses albums : un éternel mouvement entre douceur puis colère, entre marées hautes et marées basses. Elle nous raconte son incroyable histoire depuis son enfance dans une famille dysfonctionnelle et ses petits concerts dans son Alabama natale jusqu’à ses collaborations avec de grands artistes tels que Cabrel, Arno et Maurane, dans un milieu craint par beaucoup : l’industrie musicale.

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 Crédit : Roseline D’Oreye

Je suis tombée dans la musique lorsque j’étais toute petite. Les traditions du sud des Etats-Unis tournent autour du travail, de la famille, de la musique et de la religion. La vie est donc rythmée par les petits concerts de Blues et de Gospel par-ci par-là. Mon père chantait extrêmement bien. Il n’était pas souvent présent. Mais lorsqu’il était là, nous mettions de la musique dans la cuisine et nous passions notre journée à chanter. Nous venions d’une famille protestante. Ma mère travaillait dans une usine en ville suivant un horaire décalé. Avec un mari fantasque et absent, elle devait travailler très dur pour nourrir ses 5 enfants. Alors c’est ma grand-mère paternelle qui s’occupait de nous. Elle m’a appris l’amour inconditionnel et reste pour moi la source véritable de mon courage dans les moments les plus difficiles. Mes parents ont divorcé lorsque j’avais sept ans.

Oubliez les schémas du passé et construisez votre propre modèle ! 

J’ai été arrachée à cette vie que j’adorais. C’était traumatisant car ma mère déjà très stricte et peu aimante s’est remariée avec un homme abusif et autoritaire. Ma famille est devenue totalement dysfonctionnelle. Vivre avec eux était un véritable enfer. J’ai quitté leur maison à 17 ans avec comme seule compagne, ma guitare. Je suis tombée amoureuse d’un “bad boy” et peu de temps après, je me suis retrouvée enceinte. Sans argent, me sentant perdue, comme ma mère insistait, je suis rentrée à la maison. Retourner chez eux était la dernière chose que j’aurais dû faire. Ma famille a voulu que je mette mon bébé en adoption, mais j’ai refusé. J’ai déménagé et j’ai travaillé 7 jours sur 7 dans des usines, des restaurants, jouant de la musique tout les weekends pour payer un loyer et des baby-sitters. Je suis retombée amoureuse, mais cette fois-ci, d’une femme.

Ma famille était enragée et deux ans après la naissance de ma fille, ils ont porté plainte contre moi en me faisant ainsi passer pour une mère irresponsable. Les chances de garder mon enfant étaient nulles, car j’étais en couple avec une fille et la loi ne permettait pas aux couples homosexuels d’avoir un enfant. J’ai perdu le procès et la garde de ma fille. Je ne pouvais plus l’approcher, la voir, ni être en contact direct avec elle. C’est pour cette raison que je suis partie en Belgique. Toutes les lettres et les cadeaux que je lui faisais parvenir me revenaient. Mais, à ses 18 ans, c’est elle qui m’a fait signe. Elle était en couple avec une femme ! Ironique n’est-ce pas ? » 

Notre Wowo Beverly Jo désire transmettre à toutes les femmes un message de courage. Il n’y a pas de recette miracle, chacun à un parcours particulier. Comme lui disait sa grand mère, « aussi petite soit elle, ne cache pas ta flamme sous un panier, laisse la briller en liberté, et nourris la de chaque brindille, de chaque morceaux paille que tu trouveras sur ton chemin ». Notre Wowo pense qu’avoir vécu le pire peut vous rendre plus combattive de manière positive.

Si vous n’aimez pas vendre, ne pensez même pas à devenir entrepreneure !

Que vous soyez artiste ou entrepreneure, vous avez un point en commun : vous êtes en représentation constante. Par conséquent, vous êtes votre produit !

«Je pense que n’importe quel artiste ou entrepreneur a vécu des coups durs. À mon sens, toutes les vies ont leurs combats. Mais le monde musical, par exemple, est en train d’évoluer en défaveur des artistes et au profit du business. Avant, nous pouvions vivre de nos droits d’auteur. Maintenant, être artiste ne suffit plus, nous sommes obligés de devenir des entrepreneurs artistiques, dotés de talents multiples. C’est pour cela que je conseille souvent aux jeunes qui désirent se lancer de finir leurs études pour avoir un plan B. C’est important d’apprendre à se vendre, car nous sommes des produits ambulants, comme les indépendants. Vous pouvez avoir le meilleur produit du monde, si vous ne savez pas vous vendre, vous n’irez nulle part ». 

Beverly Jo l’a bien compris, la vente est le point central de votre affaire. Sans elle, vous n’aurez pas de revenu et par conséquent, pas d’entreprise. Car il vous sera impossible de vivre de votre activité. Pour que celle-ci passe du stade de hobby à celui de « travail-passion », vous devez apprendre à vendre avec votre cœur, en alignement avec votre personnalité et vos valeurs. Si comme Beverly Jo et beaucoup d’artistes, cela vous semble « contre nature », vous pouvez déléguer ce travail à des personnes de confiance.

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 Crédit: Santina Vacalluzzo

La reconnaissance vous enrichit !

Beverly Jo Scott fait partie de celles pour qui la reconnaissance est un rituel spirituel quotidien : « C’est important de ne jamais perdre de vue que c’est une chance de pouvoir pratiquer un métier que nous aimons. N’oublions pas que c’est une chance d’être nées en Occident où les opportunités se présentent à foison. Nous devons être capables de comparer notre chance à l’horreur et à la difficulté que d’autres vivent ailleurs. Particulièrement les femmes, dans tous ces pays où leurs droits élémentaires sont bafoués.

Les malheurs des autres doivent nous garder éveillées. Personnellement, j’ai traversé beaucoup d’épreuves, ma vie n’a pas toujours été simple, mais ce n’est rien en comparaison à d’autres, et cela, il ne faut jamais l’oublier ! Faire preuve de gratitude permet de relativiser son sort. Alors tous les matins, je remercie “quelqu’un” d’être encore en vie. Je ne sais pas qui, mais on s’en moque. Je crois en la vie, aux sentiments d’amour, de rire et de tristesse sans être liée à un Dieu en particulier. Cela permet d’éviter certaines formes d’intolérance.  Ma reconnaissance va à mon entourage qui me soutient et me supporte mais aussi au public qui me suis, m’aime de loin, à travers ma musique et mes mots». 

Être reconnaissante n’est peut être pas une condition pour réussir mais certainement pour s’épanouir et, c’est certain, votre épanouissement vous aidera à atteindre vos objectifs.

Sa citation préférée : 

« Reste fidèle à toi-même ». Notre Wowo a toujours vécu de la sorte. Cela ne signifie pas qu’elle est égoïste ou s’estime plus importante que les autres. Mais veut simplement dire qu’elle n’octroie à personne ou le droit de trahir ses valeurs ou son identité profonde.

Son conseil :

 Si vous avez eu une enfance difficile, ayez beaucoup de courage, ne vous laissez pas abattre, résistez et battez-vous avec vous-même. Face aux adversités de la vie, ne faites pas de vous une victime, ne vous repliez pas et surtout, ne devenez pas le reflet de votre bourreau, un monstre aux yeux des autres.

Sa clé de la réussite :

Pour Beverly Jo le fondement de la réussite se trouve dans la fidélité à ses valeurs profondes et la reconnaissance de l’importance du rôle de chacun dans son entourage. La musique est pour elle un réel travail d’équipe.

Le site officiel de Beverly Jo Scott

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Le site officiel de Roseline d’Oreye, illustratrice

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