Comment se reconstruire lorsqu’on ne veut plus rien ressentir ?
Se reconstruire n'est pas toujours chose facile. Après un chagrin, un coup dur, on a tendance à vouloir s'isoler, mais ce n'est pas la solution. Notre rédactrice te parle de son expérience personnelle et t'explique ce qui l'a "sauvée".
Salut à toi, chère Wowo ! Je te propose aujourd’hui un article sur mon passé, sur cette blessure immense que j’ai fini par combler. Peut-être que toi aussi, as-tu vécu une situation semblable, ou peut-être connais-tu quelqu’un qui vit cela ? Aujourd’hui, je te parle d’isolement. Non pas, isolement par rapport au Covid-19, mais isolement par rapport à tout. Un isolement volontaire, par peur de souffrir si l’on s’attache à d’autres.
Je t’explique aussi comment se reconstruire, ou du moins une piste qui t’aidera à le faire.
La BPB, c’est quoi ?
La « BPB » ou « Bad Philosophy Bulldozer », c’est comme ça que j’appelle l’état d’esprit dans lequel j’ai vécu de longues années. C’est un état d’esprit où l’on se coupe de tout, d’émotions, de sentiments, d’approches. On construit ses murs, sa forteresse autour de nous, afin que personne ne puisse nous approcher.
Et lorsque, malgré ces murs, on souffre encore, la forteresse devient bulldozer : impossible d’y rentrer, et grand canon qui incendie et crible de balles toute personne qui s’approche trop bas. Certains peuvent faire passer ce grand canon pour de l’ironie, ironie poussée à l’extrême, afin de, inconsciemment, faire fuir les gens. « Surtout, ne m’approchez pas ! »
Bad ? Pourquoi bad ?
J’ai appelé cet état d’esprit « Philosophie bulldozer » pendant quelques années. A l’époque, je pensais que c’était une bonne chose. Être forte, être à l’abri, ne laisser personne m’influencer ou me faire du mal. Mon enfant rebelle était aux commandes. Il était hors de question que je change d’opinion sur quoi que ce soit. Oh oui, je me pensais forte ! Puissante dans ma tête. Inflexible. Indépendante. C’était tout le contraire…
Cependant, je dois bien admettre que cette philosophie bulldozer m’a aidée. Sauver la vie peut-être aussi ! Parce que je me suis sentie tellement brisée que me couper de toute souffrance, de toute émotion, a été ma manière de tenir bon, de me protéger. Enfermer une statue de verre dans un bulldozer pour que la statue trouve le moyen de se régénérer d’elle-même. Prendre le temps.
L’isolement peut être un premier pas pour se reconstruire, mais il n’est pas la solution sur le long terme.
Et puis, Ikki est arrivé avec une robe de feu…
Le risque, c’était d’y rester. Rester enfermée dans mon bulldozer, à l’abri du monde, des souffrances, du risque d’abandon. Trouver cette position confortable. C’est ce qu’il s’est passé. J’ai fini par comprendre que la statue de verre ne se régénèrerait pas seule. Il fallait du matériel. Du matériel qu’on ne pouvait trouver qu’à l’extérieur de mon bulldozer si confortable. Et cette découverte, je l’ai faite en me sentant seule. J’ai quitté le nid familial, et je me suis retrouvée seule. Vraiment seule.
Au bout de deux mois, une amie m’a convaincue. Et j’avais toujours dit que je le ferais lorsque j’aurais mon chez-moi. Un chien. J’ai pris un chien. Un adorable Shiba-Inu, comme elle. Une petite tête de renard. Mon Ikki.
J’ai failli devenir folle au début. Il fallait le sortir constamment. Ikki était jeune, donc pas propre. Il avait cette tendance à grignoter tout ce que je laissais trainer par terre. Il avait peur de tout. Mais, il était d’une très bonne compagnie. Et j’en étais responsable.
Petit à petit, au fil des semaines, des mois, je m’y suis attachée. La statue de verre était recousue avec les poils de sa mue, les trous comblés par ses incessantes léchouilles, et lorsque le bonheur se lisait dans ses yeux, mon coeur de verre se réchauffait.
C’est lui, mon cher Ikki, qui m’a démontré que la vie était plus belle lorsque l’on est aimée, peu importe par qui. Malgré la peur de l’abandon, les mauvais moments, les éléments incommodants. Si j’ai laissé Ikki entrer dans mon bulldozer, il m’a aidée à en sortir. De la compagnie, tout simplement. Un petit être à aimer. Voila la premier étape pour se reconstruire, du moins celle qui a marché pour moi.
La morale de cette histoire, comment se reconstruire
J’en ai tiré des leçons. J’ai compris que les moments passés avec les personnes que l’on aime valent tous les risques. Sortir de mon bulldozer m’a permis d’aimer à nouveau, de trouver de nouvelles personnes à aimer. La solitude absolue n’aide pas à ne plus souffrir, elle ne fait que nous enliser dans une illusion de protection. Je le sais maintenant… Se reconstruire prend du temps et demande de la réflexion. La solitude peut être un outil mais elle n’est pas la solution.
Le confinement que nous vivons peut sembler dur, surtout pour les personnes seules. Et d’une certaine manière, prendre ces habitudes peut être très tentant. N’oublie jamais, chère Wowo, l’importance de tes proches, et de ceux qui ne le sont pas encore. Et qu’il suffit parfois d’un simple grain de sable pour que tout un système s’effondre (et si le système n’est pas bon, c’est juste positif, et on applaudit en cœur). Et puis, la fin du confinement approche, même s’il ne va être que partiel, tes proches tu les retrouveras en chair et en os bientôt.
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Un article de notre rédactrice Alicia
Un article rédigé par notre rédactrice Alicia Schoenenberg, coache et créatrice de la méthode DIPASA. Envie de réagir à cet article ? Tu peux la contacter sur alicia@up-change.be Son site web Up-Change.be |