La Reine des chevaux, murmure à leurs oreilles…
Salomé Reda, jeune femme de 22 ans murmurant à l'oreille des chevaux, est déjà aux rênes de la réalisation de spectacles équestres de l’Académie Reda.
Guidée par les pas de son père, Salomé Reda, jeune femme de 22 ans, est déjà aux rênes de la réalisation de spectacles équestres au sein de l’Académie Reda. « Je ne suis pas « une fille de » ! », nous dit-elle. Salomé nous explique son parcours ainsi que les obstacles qu’elle a dû franchir afin de s’affirmer dans ce métier-passion.
Comment la passion est-elle née ?
C’est une histoire de hasard mêlé à la passion! Je suis née dans ce monde magique, car mon père a fondé l’Académie Reda, en Belgique. J’ai fait mon premier spectacle à trois ans, je ne m’en souviens même plus. Pour moi, il était aussi simple de monter à cheval que de marcher ! A la base, je dois avouer que je ne voulais pas faire cela de ma vie.
Cependant, j’ai eu une opportunité en or au Maroc dans le domaine du spectacle équestre et j’y suis allée ! Mais, malheureusement, mon père a eu un accident en Belgique et il ne pouvait plus assurer les spectacles. Je suis donc revenue à la maison, pour gérer l’Académie et j’y suis restée. Aujourd’hui, je dirige les spectacles tandis que mon père est à la tête de l’écurie. D’ailleurs, le 5ème spectacle réalisé par mes soins aura lieu mi-mai et je travaille déjà sur le prochain qui se déroulera au bois de la Cambre en septembre.
Etre une jeune femme et avoir des responsabilités, cela ne doit pas être évident ?
C’est vrai que cela a constitué un challenge dans mon parcours. Au Maroc, j’étais la seule fille. C’était difficile d’être une femme devant les projecteurs, ce n’est pas l’image qu’ils ont de la femme dans cette région. Le choc culturel était important. Mais cela n’a fait que me renforcer. J’ai appris à m’affirmer et à être confiante.
En Belgique, c’est moins présent mais il y a tout de même beaucoup de préjugés. En tant que femme, être à la tête d’un poste de direction amène des critiques. Beaucoup pensent que je ne mérite pas cette place. Car pour eux, je suis uniquement « la fille de ». J’ai dû montrer que je suis compétente et professionnelle. J’ai aussi été confrontée au fait de devoir gérer une équipe de personnes que je connaissais depuis très longtemps et à qui je devais maintenant donner des ordres. C’est d’autant plus difficile que la majorité était beaucoup plus âgée que moi. J’ai aussi eu des problèmes de crédibilité lors de mes rendez-vous professionnels. Au début, les personnes s’adressaient à mon père, même s’ils savaient que j’avais repris la direction des shows. J’ai dû apprendre à m’imposer.
Mon père m’a beaucoup aidée dans ces démarches. En effet, il a tout fait pour que je sois à niveau. Lorsque quelque chose n’allait pas concernant les spectacles et que les gens allaient lui parler, mon père ne l’acceptait pas. Il demandait qu’ils viennent me parler en direct. Je pense, au final, que je dois peut-être acquérir un niveau de confiance en moi encore supérieur à celui des autres. Je dois viser l’excellence et montrer l’exemple car je dirige une équipe.
Transmets-tu ces valeurs dans tes spectacles ?
Le spectacle qui se jouera le 17,18,19 et 20 mai s’appelle « L’envolée ». Il raconte une histoire d’amour. Cela me touche car je pense que l’important dans la vie, c’est l’amour et le partage. Les meilleurs moments sont ceux que l’on peut partager. Il relate aussi la différence qui existe entre les hommes et les femmes. Parfois, il nous est difficile de nous comprendre, on ne voit pas les choses de la même façon. Souvent, il s’agit d’un manque de communication. Le spectacle commence par des amoureux, dans un cadre idyllique, qui finissent pas se séparer. S’ensuivent des conseils de différentes personnes, toutes bornées sur leur position et reflétant les stéréotypes qui émanent du genre de la personne. L’homme finit par s’écouter et comprend que le véritable amour, c’est lorsque l’on est libre et qu’on permet à l’autre de l’être aussi : que l’on peut être authentique avec son partenaire.
Comment les chevaux transmettent-ils un message ?
C’est un énorme travail global qui passe par le choix de la musique, de la lumière, de projections vidéo et même de poèmes. Cela donne une certaine énergie à chaque scène. Après, il est important que tout le monde soit libre d’interpréter ce qu’il voit selon son imagination, en ligne avec ce qu’il a vécu et son parcours.
Je pense aussi que la façon dont nous travaillons avec nos chevaux joue un rôle important. Nous voulons que les chevaux s’expriment aussi, qu’ils soient libres. On reste des cavaliers donc on doit tenir nos chevaux mais on ne va pas contre leur personnalité, on crée quelque chose pour eux, sur mesure. Cela donne des spectacles uniques, non-copiables. Par exemple, pour une scène de mirage, on a un cheval fougueux, qui représente la liberté à l’état pur. Ce rôle va comme un gant avec son caractère ! De cette façon, on obtient une réelle authenticité sur scène.
Un mot pour tes spectacles ?
Je dirais « magique »! Notre but est de faire rêver les spectateurs. Les chevaux ont un charisme unique et une envergure incroyable. On s’attèle à les mettre en valeur un maximum pendant les spectacles. On peut aussi créer une atmosphère particulière. Par exemple, durant le spectacle, de la neige tombe de nulle part. La scène est recouverte. Le public est invité au voyage…
A découvrir : « L’Envolée » spectacle de « Passion Reda Asbl » et « macamagie Asbl », avec le soutient du brabant wallon et de la commune de Wavre le 17,18,19 et 20 mai au PAMexpo
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