Rencontre avec Sophie Wilmès, Ministre du Budget

Dans notre paysage politique belge, une femme se démarque parmi les leaders majoritairement masculins : Sophie Wilmès, Ministre du Budget et de la Fonction publique, chargée de la Loterie nationale et de la Politique scientifique.

Dans notre paysage politique belge, une femme se démarque parmi les leaders majoritairement masculins : Sophie Wilmès, Ministre du Budget et de la Fonction publique, chargée de la Loterie nationale et de la Politique scientifique. Animée par l’envie d’aider les autres et de construire une société plus juste, elle s’est confiée, le temps d’une interview, sur ses convictions, ses engagements et son état d’esprit à WoWo Community.

Le parcours professionnel bien étoffé de Sophie Wilmès

Sophie Wilmès a fait une licence en communication appliquée. Une fois diplômée, elle est entrée à la Commission Européenne pour y devenir gestionnaire financière. Elle a ensuite complété sa formation par une licence en cours du soir en gestion financière, avant d’occuper la fonction de conseillère économique et financière au sein d’un cabinet d’avocats. À la suite de sa première élection comme Echevine à Rhode-Saint-Genèse, elle a décidé de se consacrer entièrement à la gestion de sa commune. Elle a poursuivi ses activités politiques et a été élue au Conseil Provincial puis à la Chambre des représentants et à la présidence du MR Périphérie. Notre WonderFul a finalement rejoint le gouvernement fédéral le 21 septembre 2015, où elle exerce actuellement ses fonctions.

Le challenge des pensions en Belgique

Sa mission est d’assainir budgétairement les comptes de l’État en diminuant l’écart entre les recettes et les dépenses. Elle doit faire en sorte, avec son équipe, que ces dépenses n’augmentent pas de manière incontrôlée et que les recettes soient suffisamment stables et certaines pour toucher l’équilibre. C’est un sacré défi à relever, car les pensions pèsent plus de 44 milliards par an sur le budget de l’État, et ce coût augmente chaque année de près de deux milliards d’euros.

Pourquoi y-a-t-il si peu de femmes aux postes décisionnels ?

Selon Sophie Wilmès, ce n’est pas normal qu’il y ait si peu de femmes en politique. Des mesures actives ont déjà été prises pour pallier le problème de parité sur les listes électorales. Il reste encore du travail ! Il faudrait prendre des mesures un peu plus claires et incitantes comme dans les conseils d’administration des entreprises cotées en Bourse par exemple, où il y a des quotas pour représenter les femmes. Le souci de notre Ministre est de poser des actes dans une optique positive.

« Je sens que nous sommes dans une époque particulière, où les choses changent et les entreprises bougent ! Même quand il n’y a pas d’obligations légales, on remarque qu’il y a une pression sociétale. La société commence à intégrer que les femmes doivent avoir la même capacité à obtenir un poste décisionnel que les hommes. Il faut donc impérativement continuer à se battre, avec l’aide des hommes. »

Elle nous confie aussi que chez certaines femmes, ce n’est pas encore inscrit dans « leur ventre et dans leur cœur » qu’elles sont en capacité et en légitimité, d’obtenir des postes décisionnels. Même s’il existe déjà des associations, des réseaux professionnels de femmes, des coaches, il faut continuer à travailler sur ce point pour leur donner confiance en elles. Car elles le méritent !

Quelles sont tes solutions pour amener plus de femmes aux postes décisionnels ?

« C’est une question d’éducation de la société. Il faut inculquer à nos enfants, dès leur plus jeune âge, que les filles ont tout autant leur place que les garçons dans le monde du travail, qu’elles y sont légitimes. De plus, ce sont souvent les femmes qui souffrent de l’organisation de la vie familiale et de l’éducation des enfants. »

Trois points d’action, selon Sophie Wilmès :

  • Plus de crèches subsidiées.

Pour une maman solo ou jeune parent qui travaille, il est nécessaire d’avoir une place dans une crèche subsidiée à proximité. Le problème, c’est que leur nombre est limité. Il faut donc que ces parents payent des crèches privées, les coûts de transports, etc. Ça peut décourager certains parents de travailler ou de s’impliquer plus dans leur carrière.

  • L’école et les activités extra-scolaires

Elle milite pour instaurer des garderies et des activités extrascolaires au sein des écoles. Ça permet de profiter des infrastructures déjà existantes et aux enfants d’être épanouis d’un point de vue culturel et sportif. Ainsi, les parents peuvent plus facilement concilier leur vie professionnelle avec les horaires de leurs enfants. De plus, grâce à l’utilisation d’infrastructures déjà en place, les ASBL peuvent offrir des activités beaucoup moins chères. C’est un véritable avantage pour tout le monde !

  • Le congé de conciliation

Le congé de conciliation va permettre aux parents de prendre quelques heures ou jours par an, afin de répondre aux imprévus tels qu’un enfant malade, un problème à l’école, un empêchement de dernière minute. Ainsi, les parents sont certains d’être présents pour leurs enfants, sans conséquences graves sur leur travail.

Comment organises-tu ton temps entre tes 4 enfants, ta famille et ton travail ? 

« Je suis mariée depuis vingt ans et maman de quatre enfants. Pour concilier vie professionnelle, privée et familiale, tout est question d’organisation ! Qu’on soit un parent qui travaille ou non, ce n’est jamais possible que tout soit parfait, et je fais de mon mieux et c’est ça qui compte. Pour ma part, j’ai la chance d’avoir un mari très présent et de pouvoir compter sur la famille et mes amies. »

Pour que cette organisation soit bien rodée, elle a même créé un fichier Excel et un groupe WhatsApp avec les membres de sa famille afin de mieux s’organiser. Tout un système, très collaboratif, qui lui fait gagner du temps et de l’énergie !

De plus, afin de préserver une famille bien soudée, son mari, ses enfants et elle ont instauré des petits rituels. Par exemple, le dimanche, c’est sacré ! Ils dînent à six pour profiter les uns des autres. Tout le monde est là, ce rendez-vous est très important pour eux.

Comment apprends-tu le plus ? 

« J’apprends des belles rencontres que je fais au quotidien. On peut tous apprendre les uns des autres et de chaque contact et échange. »

Depuis toute petite, le service à l’autre a toujours intéressé Sophie. Elle aime participer à la construction de la société dans laquelle elle vit et mettre sa pierre à l’édifice. Elle essaye, de manière sincère, de faire en sorte que cette société évolue le mieux possible.

Où retrouver Sophie Wilmès ?

Le 9 mai lors de la présentation de nouveaux projets sur WoWo Funding au Doktor Jack

http://www.sophiewilmes.be/

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