Témoignage d’une infirmière pendant le confinement Covid-19 – Part1

Loredana est infirmière et WoWo. Elle te livre dans cet article son témoignage sur cette crise du Covid-19 qui met en péril son travail et celui de ses collègues du personnel soignant.

Loredana est infirmière, elle fait donc partie du personnel soignant qui est en première ligne actuellement face au coronavirus Covid-19. 
Tout comme moi, tu as dû voir sur les réseaux sociaux.

C’est loin d’être facile pour le personnel médical qui est obligé de travailler dans des conditions difficiles, parfois sans matériel pour traiter les trop nombreux malades. Notre WoWo Loredana te livre, ci-dessous, son témoignage.

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Infirmière libérale hopital confinement covid-19 témoignage

Rien ne sera plus jamais comme avant.

« Je m’appelle Loredana, je suis infirmière libérale et artiste peintre. J’ai adhéré à la WoWo Community, car mon activité artistique se développe. J’avais pour projet d’exploiter une deuxième activité dans ce secteur. Je peins avec mes émotions ! Il y a quelques mois d’ici, j’ai décidé de réaliser des portraits de femmes inspirantes et de femmes symbolisant la résilience. Le fait de les réaliser et de m’intéresser à leur parcours de vie m’a donné l’énergie nécessaire pour surmonter une épreuve personnelle et compliquée à surmonter.

C’était sans savoir ce que je m’apprêtais à vivre, aujourd’hui, dans le cadre de ma profession d’infirmière pendant le confinement

Cela fait plusieurs semaines que nous entendons parler du Covid-19. Dès son arrivée en Italie, nous avons commencé à prendre conscience que nous n’étions pas à l’abri ! Il s’est très vite installé chez nous. A partir de ce moment là, nous avons tenté en tant que soignantes d’alarmer nos proches, nos connaissances sur ce qu’il risquait d’arriver…

Beaucoup ont malheureusement minimisé en nous disant que nous étions alarmistes dus à notre profession. J’ai même eu, parfois, le sentiment que j’étais folle. Je ressentais intérieurement une anxiété que je n’arrive pas à définir. Comme si mon intuition me disait qu’il fallait que je m’inquiète.

Nous (professionnelles de la santé) avons vite commencé à essayer de nous préparer aux éventuelles possibilités qu’une pandémie peut engendrer. Mais nous nous sommes rapidement rendu compte qu’il existait déjà une pénurie au niveau du matériel, qui pourrait ne pas protéger nos patients et nous protéger.

À côté de cela, nous entendions dans les médias qu’il ne s’agissait que d’une simple grippe. Qu’il suffisait de respecter l’hygiène des mains… Je ressentais des émotions que je ne pourrai jamais expliquer avec des mots. Je ne comprenais pas comment on pouvait minimiser le fait que seules les plus fragilisées risquaient de mourir et nous dire de continuer à vivre normalement ?

Les appels à l’aide en milieu hospitalier ont suivi.

Nous demandions désespérément du matériel et nous nous rendions compte qu’on n’en recevrait pas. A côté de tout ça, malgré nos appels aux mesures supplémentaires, la plupart des gens continuaient à minimiser en pensant qu’il ne s’agissait que d’une simple grippe. Une semaine avant le Lockdown, j’ai fait le choix de ne plus mettre ma fille à l’école. Des élèves étant revenus d’une zone à risques avaient été diagnostiqués positifs.

La nouvelle est tombée, des mesures supplémentaires ont été prises, toujours pas de matériel et une interdiction pour les infirmières libérales et personnel soignant de première ligne, médecins généralistes, aides familiales, kinés, puéricultrices, bref, tous les acteurs de soins, d’en obtenir (voir discours de Catherine Fonck le 19/03/2020 à la Chambre)

Nous pensions être dans un cauchemar, notre monde s’écroule, tout ça est bien réel...

La population a commencé à se mobiliser pour nous fabriquer des masques. Ils vont nous permettre de soigner et de protéger comme nous le pouvons. Ce qui nous fait du bien et qui nous aide à tenir c’est ça, c’est cette solidarité qui se met en place afin de nous aider à faire notre travail. Je pense que pour les jours et semaines difficiles qui s’annoncent cela va nous aider à tenir le coup.

Maman d’une petite fille de 12 ans

J’ai du lui expliquer que je devais limiter un maximum les contacts avec elle. Elle m’a demandé pourquoi j’allais travailler alors que, moi aussi j’avais une famille. Je n’ai pas pu lui répondre clairement…

Je suis extrêmement préoccupée par cette situation, j’ai du mal à me recentrer et à être dans l’instant présent alors que cela ne me ressemble pas.

Mon coeur de maman souffre.

Nous sommes en état de choc, nous avons la boule au ventre en commençant notre travail, nous avons l’impression de partir en guerre sans armes pour nous défendre.

Tous les matins, j’essaie de rassurer mes patients, qui dépendent de nos soins encore plus que d’habitude. Les médecins étant surchargés, ils n’ont parfois que nous. En leur disant que ça va aller tout en ayant sur la conscience que peut-être je suis porteuse du virus. Et qu’étant donné le fait que nous ne sommes ni testés, ni protégés comme on le devrait, nous risquons de leur transmettre. C’est un sentiment très difficile à vivre.

De l’aide et du soutien

Avec mes collègues, on se soutient. On se doit de garder la tête hors de l’eau, car on n’a pas le choix. Ce qui arrive nous affecte tous, dune manière ou d’une autre. Cette catastrophe touche nos besoins primaires. La sécurité financière a été pour moi une des premières craintes en tant qu’indépendante. Je me sens avec ce Lockdown détachée et cet aspect financier, car avant toute chose, on parle de santé, la chose la plus précieuse qu’il soit. J’ai décidé à partir de lundi de me porter volontaire pour aider mes collègues en milieu hospitalier.

Lorsque j’ai pris cette décision, j’ai pensé à la métaphore du colibri que Florence nous a raconté lors de la formation sur la gestion du temps.

Aujourd’hui, la Belgique nous a applaudies.. mais nous ne sommes que des colibris qui faisons notre part.Tous réunis sans exception, nous pouvons y arriver.

Grâce à un appel à l’aide que j’ai lancé sur le groupe privé Whatsapp des WoWo’s, j’ai obtenu beaucoup de messages encourageants, de pensées positives. Un contact d’une personne qui m’a confectionné des masques. Une autre m’a offert une pierre énergétique de protection. Un thérapeute de la clinique du stress m’a proposé de l’aide afin de me décharger de mes émotions,. Une aide qui va être précieuse pour « le pendant et l’après ».

Cette expérience va nous changer, rien ne sera plus comme avant

Nous allons devoir faire preuve de résilience, faire de cette expérience quelque chose de positif . Le fait de se projeter dans l’après, conseil d’Alexandre Begue, membre WoWo.

Pour ma part, je rêvais d’exposer sur le thème de la femme résiliante. Je compte bien le réaliser après tout ça ! Afin de pouvoir inspirer d’autres personnes qui en auront besoin dans des situations où on a du mal à relativiser. Prenez soin de vous !

Nous t’invitons à consulter nos autres articles liés a la crise du Covid-19 et à son confinement forcé. Rendez-vous dans notre rubrique Coronavirus. 

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Nous prendrons des nouvelles de Loredana, régulièrement, attends-toi à un update de l’article ou a un nouvel article sur son travail !
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Loredana souhaite restée anonyme si tu veux la joindre contacte moi (web{at}wowocommunity{point}com),  je lui transmettrai. Mais tu comprendras qu’elle est fort occupée en ce moment.

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