WoWo de la semaine – Alix Battard : carrière et rôle de mère

Notre WoWo de la semaine est Alix Battard. Elle raconte son parcours dans le journalisme et son interruption de carrière avec la maladie de sa fille.

Cinq ans après avoir obtenu son Master en journalisme, Alix Battard devient une figure incontournable de la première chaîne belge, RTL TVI. Désignée en mars 2011 comme nouvelle tête du JT, elle se voit néanmoins contrainte d’abandonner ce poste en août 2016, lorsqu’elle apprend que sa fille âgée de 2 ans est atteinte du cancer du rein. Notre WoWo nous raconte sa traversée du désert, depuis le cercle très fermé des jeunes présentateurs JT à la carrière florissante, jusqu’à sa vie de mère au foyer en quarantaine.

Un début de carrière fulgurant

Si pour certaines d’entre nous, exercer un métier en particulier semble s’imposer comme une évidence depuis notre tendre enfance, cela ne préserve toutefois pas des doutes qu’engendre l’arrivée d’un enfant. En rebattant les cartes, ils changent également les règles du jeu que nous avions établies : dois-je continuer ma carrière ou dois-je la laisser de côté quelques années pour être aux côtés de mes enfants ? Puis-je être une bonne mère, tout en menant une carrière ? Est-ce toujours ma vocation ?  En 2016, c’est cette réalité qui rattrape notre Wowo.

« D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être journaliste, car je les voyais comme des “raconteurs d’histoires d’actualité”. Petite, j’adorais raconter des histoires. Un jour, on m’a demandé si ça m’amuserait d’être journaliste pour la fête de l’école et l’idée m’est restée. Quand j’ai dû choisir mes études, ça a sonné comme une évidence. Heureusement, mon intuition était bonne, car, dans ce métier, il y a beaucoup de candidatures, mais peu d’élus. Lorsque mon stage chez Bel RTL s’est achevé, on m’a proposé de travailler en tant que pigiste. De fil en aiguille, je présentais les journaux radio. Très vite, en télévision, j’ai aussi réalisé des reportages pour les émissions “Clé sur porte” et “Place Royale”, mais également pour le journal télévisé.

Un dilème qui n’en est pas un

Finalement, à 25 ans, j’ai passé des castings télé pour présenter le JT en réserve et j’ai été sélectionnée. Cela fait 11 ans maintenant que je suis dans cet univers et j’en suis très heureuse, car j’ai eu l’occasion d’expérimenter à peu près tous les postes journalistiques de la chaîne.

Je pense que, comme toutes les femmes, l’arrivée de mes  filles en 2014 et 2016 m’a confrontée à un lot de questions, même si j’avais choisi ce métier avec le cœur. Le jour où l’on a diagnostiqué un cancer du rein à ma  fille ainée, tous les scénarios que j’avais pu me faire quant à ma carrière et ma place de mère ont basculé. Il ne me restait qu’une sensation de peur face à tout ce que nous allions devoir surmonter. J’ai tout de suite pris la décision d’arrêter de travailler. Je n’ai pas hésité une demi-seconde, c’était une évidence. »

Une vie qui change du tout au tout

Du jour au lendemain, c’est toute une vie qui a changé sans crier gare : « Notre quotidien était partagé entre l’hôpital et la maison. Les chimiothérapies diminuant l’immunité de Théodora, nous avons dû vivre en quarantaine. Aucun microbe ne pouvait rentrer chez nous, afin de ne pas fragiliser davantage notre fille. Théodora n’a donc pas pu rentrer en maternelle et notre seconde, Georgia, âgée de 3 mois au moment du diagnostic, n’a pas pu non plus aller à la crèche. J’ai donc gardé nos deux filles à la maison pendant 9 mois, sans visite. J’ai cherché et je n’ai jamais trouvé un sens au fait qu’un enfant tombe malade. C’est la manière dont on fait face qui donne du sens.

Cela m’a appris énormément de choses sur mon rôle de mère. Avec le recul, je me rends compte de la chance que nous avons eue. La chance qu’il s’agisse d’un type de cancer guérissable dans 90 % des cas. La chance d’avoir eu un diagnostic rapide. D’avoir été entourée par ma famille et par nos amis. Et d’avoir croisé la route d’autres mamans d’enfants malades. Nous avons beaucoup échangé. C’était très précieux. Cela peut paraître étonnant, mais de ce combat s’est dégagé énormément d’amour. La quarantaine nous a permis de vivre des moments de fusion, en famille. Des instants de magie où j’ai tout simplement pris le temps d’observer mes  lles grandir. La maladie nous a ramenés tous à l’essentiel.

Les choses se mettent comme elles doivent se mettre

Mon mari se moque gentiment de moi, car je répète souvent que dans la vie, les choses se mettent comme elles doivent se mettre. On essaye parfois de forcer, mais en fin de compte, même si cela met un peu de temps, tout finit toujours par s’arranger. Il est temps que nous prenions les choses positives de la vie qui s’offrent à nous et tout ira bien ! »

Si Alix est un bel exemple de lâcher-prise et de maîtrise de ses émotions, son souhait est de reprendre le travail à la rentrée, même si elle reste encore très discrète quant à ses projets. Restons donc vigilantes pour ne pas manquer son retour sur RTL!

Apprenez de vos enfants

« Elle était si sereine, si lumineuse que nous lui avons tout simplement fait confiance. Je ne voulais surtout pas faire endurer mon angoisse à ma fille. Alors, nous avons essayé de transformer la maladie en une aventure palpitante. Tout était à découvrir. Chaque examen est devenu un jeu, une activité amusante. Finalement, à force de tout positiver pour elle, cela nous a aussi permis de relativiser.

Vous savez, que nos enfants soient malades ou pas, on a tendance à s’inquiéter, à vouloir tout contrôler, mais en réalité, il faut leur faire confiance et lâcher prise, car ce sont eux qui nous montrent le chemin. Nos enfants sont la force qui nous permet de traverser ces épreuves: leur énergie et l’amour qu’ils dégagent nous ramènent à l’essentiel. »

Ses 3 super-pouvoirs

  1. La douceur et la force : si ces deux pouvoirs peuvent sembler contradictoires au premier abord, il n’en est rien. Notre Wowo est convaincue qu’il est impossible de gagner un combat sans y mettre de la douceur. Vous pouvez être efficace, avoir une certaine rigueur et beaucoup de volonté mais sans la douceur des mots et des gestes, vous n’arriverez à rien, car c’est elle qui apaise le tout. Vous apprendrez cette douceur naturelle à vos enfants si vous-même vous la pratiquez.
  2. La positivité et la confiance : Pour notre Wowo, il est essentiel de faire confiance et de ne pas forcer les choses. Si, un jour ou l’autre, celles-ci doivent se produire, elles se produiront. Adopter une attitude positive dans les situations les plus difficiles permet de relativiser, de se dire que « ça ira » et même si cela ne règle pas tout, Alix est convaincue qu’en retour, on finit toujours par recevoir encore plus de positif.
  3. L’humilité: Alix reste humble et ne veut pas être la maman-victime-courage qui donne des leçons aux autres parents d’enfants malades. Pour elle, chaque personne mérite le respect et chaque situation est différente.

Retrouvez notre Wowo Alix Battard sur scène, le 7 septembre prochain, lors de la sortie de notre livre WonderFul Women, 30 profils atypiques et inspirants.

Découvre nos autres WoWo de la semaine !