WoWo de la semaine : Isabelle Bary, entre urgent et important
Notre WoWo de la semaine est Isabelle Bary. Elle te parle de son roman traitant des enfants HP mais aussi de méthode de travail : entre urgent et important.
Notre WoWo, Isabelle Bary, est un personnage aux contrastes puissants. Adepte de la littérature, elle s’est néanmoins tournée vers des études d’ingénieure commerciale. Hypersensible, créative et empathique, elle a choisi un travail plein de liberté qu’elle allie à une discipline bien rodée. Et ce, autant dans ses horaires que dans l’élaboration de ses to-do listes : auteure de romans contemporains dont le célèbre « Zebraska ».
Depuis plusieurs années, le sujet des enfants hauts potentiels (HP) est devenu un phénomène de mode. Il n’est pas rare d’entendre de nombreux parents dire de leur enfant qu’il est HP. Au point de se demander le terme ne serait pas galvaudé. Pour les « réels HP », la situation est préoccupante car ces enfants souffrent généralement d’hypersensibilité qui peut les rendre extrêmement fragiles. Ils sont sujets à la dépression et peuvent vite tomber dans une spirale infernale. C’est tout l’équilibre d’une famille qui se voit alors bouleversé. En choisissant ce thème pour son septième roman, Zebraska, notre Wowo désirait rassurer et déculpabiliser les parents d’enfants zèbres sur le ton de l’humour.
Les mots peuvent guérir les maux.
Isabelle nous raconte : « J’ai deux adolescents, Tim et Martin. Le premier a été diagnostiqué haut potentiel à 6 ans. Il a beaucoup souffert socialement. C’était un enfant malheureux et je ne voyais pas comment le rendre mieux dans sa peau. Il pensait que personne ne l’aimait et disait sans cesse que sa vie n’avait pas de sens. Dans mon roman, Zebraska, j’ai désiré mettre à l’honneur les enfants HP. Je trouvais important d’écrire une fiction sur ce sujet. Il était jusqu’alors abordé uniquement dans des articles scientifiques écrits par des psychiatres. Ou à l’inverse dans des magazines peu fiables.
Pour ce faire, je me suis glissée dans la peau d’une grand-mère de 80 ans qui parlait de son petit-fils. Ce processus de créativité me permet de prendre de la distance pour pouvoir partager une histoire, tout en conservant ma sincérité. L’objectif de ce roman était de rassurer et déculpabiliser avec humour et bienveillance les parents qui sont à bout à un moment donné. Je pense que les histoires sont là pour raconter à tout le monde comment la vie fonctionne. Avec ses malheurs et ses bonheurs. »
Faites la différence entre l’urgent et l’important…
Le quotidien de femme, mère, amie, et porteuse de projets peut rapidement nous amener à l’épuisement si nous n’apprenons pas à gérer notre temps, avec attention. Distinguer l’urgence de l’importance aide grandement. Isabelle a pu perfectionner sa maitrise du temps, grâce à la « matrice d’Eisenhower ». Elle consiste à classifier les tâches selon quatre degrés : urgent et important, non-urgent et important, urgent et non-important, non-urgent et non-important. Pour parvenir à faire la différence entre ces deux notions de manière efficace, installez-vous au calme et demandez-vous quelles activités doivent être faites sans délai, de manière immédiate, l’urgence, ou selon la valeur et l’intérêt que vous leur attribuez, l’importance. Vous pourrez ainsi déterminer par ordre les trois actions les plus urgentes et importantes de votre journée parmi votre to-do liste.
… pour éviter de tout faire en même temps !
« Avant, j’avais tendance à vouloir tout faire sur le vif, et commencer par ce que je pensais être urgent. Je répondais aux mails immédiatement, dès réception, car je pensais qu’en réagissant rapidement, j’allais avoir la paix et l’esprit tranquille. Finalement, je me suis vite rendu compte que j’étais asservie à cette boite mail. Et que je délaissais d’autres activités qui étaient tout aussi urgentes et surtout importantes à mes yeux. A force de me dire « comme ça s’est fait », je ne priorisais plus vraiment grand-chose. Le résultat ? Je n’écrivais plus.
Lorsque j’en ai pris conscience, j’ai décidé de construire une petite cabane au fond du jardin. Je l’ai aménagée et dorénavant, je ne vais à l’intérieur que pour écrire. Cet espace est réservé exclusivement à ma créativité. Pour ne pas être polluée par d’autres tâches comme les factures, les mails ou encore les préparations des ateliers et conférences que je donne. Ce lieu m’est devenu vital car un roman peut se remettre un mois plus tard ou plus tôt. Il n’y a pas « d’urgence » pour écrire. D’où cette tendance à toujours trouver quelque chose à faire de plus urgent mais de moins important.
Or pour mon épanouissement personnel et ma carrière professionnelle, il était urgent et important que j’écrive pour que je puisse publier mes romans et partager des histoires qui font du bien à un grand nombre. Avoir une pièce uniquement dédiée à l’écriture permet de m’enlever toute culpabilité de ne pas faire autre chose. Car lorsque je décide d’y rentrer, il n’y a plus que ça qui compte. Pour garder le reste en tête, j’établis quotidiennement une liste des choses à faire en fonction de leur degré d’importance et d’urgence. »
Ses supers-pouvoirs :
A l’instar de sa recherche d’harmonise et d’équilibre, Isabelle voit en chaque super-pouvoir, un contre-pouvoir.
1- Sincère et vraie envers et contre tout, notre wowo a beaucoup de difficulté avec les faux-semblants, ce qui peut vite devenir très inconfortable.
2- Hypersensible, elle lance vers les autres un regard intensément doux et bienveillant, ce qui peut attirer les opportunistes ou envieux plus vite que prévu.
3- Sa force et son énergie lui permettent de se relever éternellement face aux tracas de la vie. Cependant, elle espère parvenir à trouver son bouton « off » qui stoppera l’épuisement dont, parfois, elle se rend elle-même victime.
Sur la photo (crédit Elyane Van Coillie), Isabelle écrit dans sa cabane réservée à l’écriture.
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